À Nay, petite ville des Pyrénées-Atlantiques surnommée jadis le Petit Manchester pour son bouillonnement industriel, se dresse une entreprise qui a su traverser le temps et s’imposer bien au-delà de son territoire. Cancé, fondée dans les années 1970, est aujourd’hui l’un des leaders français de la construction métallique.
En entrant dans ses ateliers, on sent immédiatement le poids de l’histoire et la force d’un savoir-faire. Le bruit des soudeuses, les étincelles qui jaillissent des machines de découpe, les structures métalliques massives prêtes à partir sur des chantiers aux quatre coins de la France : tout respire à la fois la tradition artisanale et la puissance industrielle.
Un héritage forgé dans l’acier
Cancé est née à une époque où l’industrie béarnaise cherchait à se réinventer, au moment où le textile déclinait. L’entreprise a alors bâti sa réputation sur une spécialité exigeante : la construction métallique. Ponts, bâtiments industriels, stades ou structures complexes… en quelques décennies, la PME de Nay est devenue le 2ᵉ acteur français de son secteur, avec près de 400 collaborateurs et un chiffre d’affaires avoisinant les 90 M€.
Ce succès s’explique par une combinaison rare : un ancrage local fort, une expertise technique reconnue, et une capacité à répondre à des projets d’envergure nationale et internationale.
Forces et fragilités observées
En analysant Cancé, on retrouve des atouts évidents :
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une notoriété solide auprès des grands donneurs d’ordres du BTP,
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une maîtrise technique capable de traiter des projets complexes,
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et une culture d’entreprise locale, fière de son ancrage à Nay.
Mais on devine aussi des fragilités. Les procédés industriels, parfois éclatés entre différents sites, manquent encore d’un pilotage global. Les attentes clients, en matière de délais et de qualité, deviennent toujours plus exigeantes. Et face à des concurrents déjà digitalisés, Cancé doit franchir un cap pour rester compétitif.
Quand l’acier rencontre le numérique
C’est ici que l’industrie 4.0 trouve tout son sens. Chez Cancé, chaque poutre, chaque pièce métallique est unique et critique : la traçabilité devient un enjeu majeur. En introduisant des codes numériques (QR, RFID), il serait possible de suivre chaque élément depuis sa conception dans l’atelier de Nay jusqu’à son assemblage final sur chantier.
Les données de production, aujourd’hui éclatées, pourraient être centralisées et visualisées sous forme de tableaux de bord dynamiques. L’objectif ? Suivre en temps réel la performance des ateliers, anticiper les goulots d’étranglement et améliorer la fiabilité des délais.
Les machines elles-mêmes – découpe, soudure, assemblage – pourraient être équipées de capteurs IoT. Au lieu d’attendre une panne, Cancé pourrait prévoir la maintenance et éviter des arrêts coûteux. Enfin, la consommation énergétique des ateliers, significative dans un secteur aussi gourmand en ressources, pourrait être optimisée et valorisée comme un argument RSE auprès des clients.
Une trajectoire en quatre étapes
Si l’on devait tracer une feuille de route, elle serait progressive :
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Un pilote digital dans l’atelier central de Nay, pour tester la traçabilité et les premiers tableaux de bord.
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Une montée en compétences interne, avec des formations dédiées aux équipes.
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Un déploiement élargi vers les filiales et agences, une fois les bénéfices mesurés.
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Une communication externe affirmant Cancé comme une PME industrielle locale devenue vitrine de modernité.
Conclusion : un avenir forgé dans le territoire
En quittant Nay, on garde en tête cette impression forte : Cancé est plus qu’une entreprise de charpente métallique. C’est un symbole de résilience industrielle. Une PME enracinée dans son territoire qui, en choisissant d’intégrer le numérique, peut non seulement sécuriser son avenir, mais aussi devenir un modèle de transformation réussie pour tout le tissu industriel français.
Le métal restera toujours au cœur de son identité. Mais désormais, c’est en l’alliant à la donnée que Cancé pourra continuer d’écrire son histoire.
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