BPI #InnoGeneration, une journée sous le signe de l’innovation

L’affiche semble belle, la BPI fait la promotion de l’innovation au travers de son évènement qualifié du plus grand rassemblement Business d’Europe, à Paris ce 10 octobre. Des mises en relation planifiées, des ateliers, des conférences, des masterclass et des speakers forts connus sur la scène.

Un programme autour de la transformation des entreprises et de l’intelligence artificielle

Avec l’application, je réserve à l’avance des créneaux pour des conférences sur la transformation digitale, l’industrie 4.0 et des masterclass sur l’intelligence artificielle qui m’interpellent particulièrement, ayant comme thème l’industrialisation de l’IA : « organisation et gouvernance » et « Automatisation des algorithmes ». J’essaye de faire de la mise en contact avec des personnes présentes, mais sans grand succès.

Le jour J, arrivé dans la grande salle, j’ai déjà un bon ressenti car les choses sont très préparées et avec une vraie cohérence d’ensemble au niveau des couleurs et des emplacements pour les ateliers. Juste un bémol pour la température assez élevée à cause des lumières dans les emplacements au milieu de l’arena entourée de bâches plastiques. Elles font cependant bien leur effet en isolant le son extérieur et en permettant d’écouter assez sereinement les intervenants.

Mon point noir concerne les masterclass InnoGeneration qui ont été totalement surbookées et je n’ai pas pu y participer car seulement 15 personnes pouvaient y entrer. J’avais réservé correctement, mais il fallait s’y présenter plus de 30 minutes avant pour espérer y entrer. Exit donc toutes les sessions sur l’intelligence artificielle et c’est bien dommage.

Industrie du futur : comment réussir votre virage numérique

Intervenants : Visiatiz et Dassault Systèmes

Dirigeants, soyez le chef de file de votre transformation

Ce premier atelier me semble assez prometteur, où l’on présente les points principaux d’attention pour réussir sa transformation. On y parle de transformation transversale et de l’importance de la dimension humaine dans cette transformation. C’est bien sûr le dirigeant qui doit prendre en main cette transformation et qui ne peut déléguer cette mission car elle regroupe toutes les dimensions de l’entreprise. L’ensemble du processus de création de valeur est à mettre sur la table pour trouver de quelle manière il faut le faire évoluer.

Si vous souhaitez approfondir le sujet du dirigeant 4.0, c’est par ici !

Un Legacy comme héritage

Les orientations technologiques doivent être cohérentes, l’entreprise possède déjà des systèmes existants et doit faire avec (le fameux Legacy en anglais). La bonne pratique sera de réaliser la cartographie de l’existant afin de savoir ce qu’il faut gérer avant d’ajouter de nouvelles couches technologiques.

Dans une approche disruptive de la transformation, faire un calcul de retour sur investissement complexe voire hasardeux. En effet, travailler de manière totalement nouvelle est toujours difficile à estimer en termes de coûts, le business model cible est-il viable ? Les prévisions de ventes vont-elles être réalistes ?

L’outil n’est pas le problème, l’humain est la solution.


Arriver à faire évoluer les comportements humains est ce qui va prendre le plus de temps, il faut le garder en tête. C’est grâce aux hommes et aux femmes de l’entreprise que votre plan de transformation si bien préparé sera un succès ou un échec, il faut donc prendre en compte la dimension « gestion du changement » si vous voulez réussir.

Faire converger les savoir-faire industriels pour plus d’agilité

Intervenants : Sculpteo & Dassault Systèmes

La fabrication additive, pitch de Sculpteo

Spécialiste de la fabrication additive depuis plus de 10 ans, son CEO est poussé par la vision d’une usine totalement connectée : acheter des produits par internet, automatiser la fabrication en usine et livrer directement les clients chez eux. Belle ambition. Je retiens particulièrement leur volonté de rester « technologiquement agnostique » pour éviter de tomber dans les pièges de la spécialisation et continuer à garder des choix variés. Le cycle de vie de ses produits et assez radicalement différent de ce que l’on peut trouver ailleurs : de la très petite série génère des contraintes commerciales et administratives spécifiques.

Devenir un « Amazon » de l’impression 3D

Dassault met en avant 3 de ses services en ligne qui ont pour objectifs de connecter les écosystèmes industriels et de faire collaborer les sociétés ensembles.

✔ Un service de fabrication « Manufacturing as a Service » avec 200 fournisseurs pour couvrir différents types de besoins.

✔ Un service de conception « Design & Engineering as a Service » pour de la modélisation 3D par exemple.

✔ Un service de catalogue de composants « Components as a service » qui regroupe déjà plus de 30 millions de composants.

En remarque, il faudra prêter attention à la dimension « Propriété Intellectuelle » et à la « Qualité » car la validation industrielle de ce type de pièces doit être aussi rigoureuse qu’une pièce plus traditionnelle.

L’industrie du futur : l’exemple d’une collaboration FrenchFab

Intervenants : JPB Système & Sodistra

Deux intervenants expérimentés et ayant une vision claire de l’industrie 4.0

J’ai beaucoup aimé cette intervention qui donne un bel exemple de transformation vers l’industrie 4.0 avec le retour de deux chefs d’entreprises motivés pour promouvoir #LaFrenchFab et #LaFrenchTech. Son dirigeant est un ancien électronicien qui a repris la société familiale dans la mécanique. Le mélange des compétences est toujours générateur d’innovation, c’est encore un nouvel exemple. JPB système a totalement revu son processus de création de valeur, et a partagé ses difficultés de mise en production au démarrage, inférieurs de 30% à l’ancienne approche, avant de re-dépasser largement la barre grâce à un travail d’optimisation des nouveaux outils et usages numériques.

Une usine agroalimentaire qui persévère dans sa transformation.

Entendre parler un chef d’entreprise de sa persévérance dans la transformation numérique, de ses difficultés et de la manière dont il réussit à s’en sortir est très inspirant. Il a trouvé sa solution dans le partage des connaissances et de sa collaboration avec d’autres entrepreneurs dans le cadre de #LaFrenchFab pour accélérer sa transformation et trouver les clés pour avancer vers ses objectifs.

Le langage de la machine peut être un langage universel

Il est toujours difficile de faire communiquer des machines entre elles. On se retrouve face à des langages différents, des versions du système d’exploitation différentes, du matériel incompatible ou obsolète… la liste est longue. Cependant il semble qu’un langage commun puisse être trouvé au travers du son que font les machines, ce qui permet de comprendre leur vitesse de production ou des pannes éventuelles. Basé sur ces technologies et sur l’intelligence artificielle, Keyprod sera lancé prochainement en 2020.

Quel futur souhaitable pour votre entreprise ?

Intervenant : CETIM

Comment dresser un plan de transformation humain et technologique

La première étape sera de mobiliser les équipes pour qu’elles puissent s’approprier la transformation de leur entreprise, car il faudra repositionner la mission et la vision même de cette entreprise pour qu’elle puisse réellement se transformer. Connaître ses points forts, ses faiblesses et savoir faire le point sur sa situation est critique pour pouvoir se projeter dans le futur.

Pas d’excellence opérationnelle sans efficacité économique.

Une parole pleine de bon sens lorsque l’intervenant précise que l’entreprise doit penser à sa rentabilité économique pour espérer atteindre l’excellence opérationnelle et répondre à son engagement environnemental et sociétal. Le sujet de l’intégration des nouvelles technologies n’est qu’une dimension de la transformation de l’entreprise.

Les compétences et les connaissances du dirigeant sont clés pour réussir la transformation de leur entreprise.

La transformation digitale est encore considérée par beaucoup de chef d’entreprise comme complexe, et selon un questionnaire de Dassault Systèmes, 87% des dirigeants de PME et d’ETI en 2019 pensent encore que la transformation numérique n’est pas une priorité. Il est vrai que les entreprises en forte croissance sont plus avancées dans leur transformation que celles qui ont des problématiques plus court terme à gérer. Il ne faut cependant pas attendre d’être en crise pour y penser, car le risque sera de voir cette transformation comme un unique moyen de réduire ou d’optimiser ses coûts. L’entreprise passera donc à côté du plus important : le sujet de la valeur portée par l’entreprise à ses clients.


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